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Cette grossesse pas comme les autres
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2 janvier 2015

2015

Ah! Les fêtes de fin d'année ...

Depuis plusieurs années déjà, je participe à ces fêtes essentiellement pour mon fils : il est le seul petit-enfant alors toute la famille qui fait le déplacement pour l'occasion l'attend avec impatience ...

Noël prend tout son sens quand on le voit, les yeux qui brillent devant toute la générosité du vieux barbu !!!

Mais cette année, avec tout le caractère particulier qu'elle revêt, j'ai décidé de ne pas me laisser faire. Noël, oui mais le réveillon du 31, non ! Je n'avais aucune envie de me mêler à une quelconque soirée, en étant avec certaines personnes (contre qui j'aurais quelques griefs) et pour "fêter" cette nouvelle année.

Fêter quoi?

Une page qui se tourne?

La pire année de notre vie est derrière nous alors désormais tout va bien ??

Non. Le deuil d'un enfant est particulier. Chacun fait son chemin, à sa manière, à son rythme.

Les voeux de cette année n'ont pas le même sens pour nous. Un peu comme nos anniversaires. Alors j'ai beaucoup de mal à les entendre et à les souhaiter... Surtout au travail ... Je ne suis pas encore là-bas la maman d'un enfant mort alors je me fonds dans le paysage jusqu'au jour où ... 

Ces voeux ont un cruel goût d'hypocrisie pour nous.

Je ne demande à personne de comprendre, simplement de respecter. Tant mieux si les gens avancent, s'ils connaissent de grands bonheurs. Nous ne sommes ni jaloux ni envieux. Mais nous sommes en parfait décalage : notre bonheur prend la forme d'un sourire sur le visage de notre fils, d'une fleur achetée en l'honneur de notre fille, de l'évocation de "nos enfants", vivants ou non sans distinction, d'une petite marque de compassion ... Tous les petits bonheurs sont importants pour nous permettre d'avancer. 

Alors pour ce réveillon, nous avons passé notre soirée tous les 3, chez nous. Une bougie nous accompagnait dans cette soirée au nom de notre fille. Au moment de mettre notre garçon au lit, nous nous sommes mis visage contre visage ; à ce moment-là, il m'a parlé de sa petite soeur, à croire qu'il avait tout compris... Quel Amour !!!

 

C'est amusant de voir à quel point notre corps peut nous jouer des tours. A la naissance de mon garçon, j'ai très certainement pris une mauvaise posture qui a rapidement été à l'origine d'une tendinite au poignet qui m'a fait grincer des dents pendant des mois. Après le port assidu d'une attelle, ces douleurs sont parties. Jusqu'à il y a quelques semaines. 

J'ai très rapidement fait le rapprochement avec la naissance de notre fille, enfin, avec la date à laquelle elle aurait dû naître. Je l'ai verbalisé, je porte mon attelle mais rien n'y a fait, le douleur est toujours là, de plus en plus présente et pénible. Je connaissais le syndrome du membre-fantôme mais la tendinite-fantôme, c'est nouveau !!! 

En cette période où beaucoup de lumières de fêtes brillent au sein de chaque foyer, des millions d'étoiles brillent dans le ciel comme autant d'anges qui sont trop loin de leurs familles.

Toutes mes pensées vont vers eux.

Vous ne réalisez pas à quel point vous êtes fort jusqu'à ce qu'être fort soit le seul choix que vous ayez.

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Commentaires
N
Toi c'est la tendinite, moi les cervicales... Comme si je portais ma fille fièrement sur mes épaules, tout le temps. La douleur est là, tous les jours. Plus ou moins intense. <br /> <br /> Nous avons passé le réveillon tous les deux, loin de nos familles. Nous avons beaucoup pleuré le 31. Comme si on perdait encore un peu plus notre petite... A minuit, nous ne nous sommes pas embrassés. Nous ne nous sommes pas souhaité le moindre voeux. D'ailleurs je n'arrive même pas à les prononcer ces fichus mots. Ca ne signifie rien. Il y a un an on me les a souhaité, et j'ai perdu mon enfant...
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